Jean-Marc Borello

Jean-Marc Borello a œuvré toute sa vie à lutter contre l’exclusion. Natif de la commune de Gardanne près d’Aix-en-Provence, il débute sa carrière en tant qu’éducateur spécialisé auprès de jeunes délinquants avant de s’engager pour le service public au sein de la Mission Interministérielle à la lutte contre la toxicomanie. Les propositions qu’il développe à la MILT attirent alors l’attention de Gaston Defferre, Maire de Marseille, qui lui offre l’opportunité de mettre en place des services municipaux à destination des quartiers populaires de la cité phocéenne. Sa carrière se poursuit alors dans différents cabinets ministériels, il sera notamment en 1983 nommé chef de cabinet de Gilbert Trigano, alors délégué aux nouvelles formations auprès du Premier Ministre Laurent Fabius.

 

En parallèle de ses activités professionnelles, Jean-Marc Borello se tisse un réseau dans le monde associatif parisien. Ces rencontres le poussent à s’engager dans un militantisme qui deviendra la colonne vertébrale de son parcours.

 

Constatant le manque d’efficacité des dispositifs d’accompagnement des personnes souffrant d’addictions, et particulièrement concernant la contamination des toxicomanes au VIH/Sida, il créé en 1984 l’association SOS Drogue International avec son associée Régine Choukroune. Alors que l’épidémie du sida est en pleine croissance, il fonde en 1986 l’association SOS Habitat et Soins, qui propose alors des services de prise en charge et d’hébergement spécifique aux personnes atteintes du sida. Un an plus tard, il joint l’action de ces deux associations au sein d’une structure porteuse, SOS Insertion et Habitat, qui sera alors initiatrice du modèle que deviendra le GROUPE SOS.

Son engagement dans la lutte  contre le sida dépasse le cadre des associations qu’il dirige. Entre les années 1990 et 2000, il sera alternativement président de l’Union des associations de lutte contre le sida (UNALS), vice-président d’Ensemble contre le sida (dont le président était Pierre Bergé) et d’Élus locaux contre le sida (dont le président est Jean-Luc Romero). Très vite, des associations majeures telles qu’Apparts, Arcat, Envol Insertion ou le Kiosque Info Sida rejoignent le GROUPE SOS, qui deviendra et demeurera le premier acteur associatif français dans ce domaine.

Après avoir quitté la fonction publique et après quelques années à la Direction du groupe Régine, Jean-Marc Borello décide de se concentrer sur la gestion du GROUPE SOS qui a alors déjà débuté la diversification de ses champs d’action.  La prise en charge des sans-abris, des mineurs en grande difficulté, des toxicomanes… la lutte contre toutes les formes d’exclusion devient le leitmotiv du GROUPE SOS, qui offre aux associations qui le rejoignent de mutualiser certains coûts de fonctionnement afin de gagner en efficacité. Le Groupe créé une structure, un Groupement d’Intérêt Economique (GIE Alliance Gestion), qui fournit aux associations des services de comptabilité, juridique, ressources humaines finances.  Aussi, alors que le Groupe doit faire face aux refus de nombreux propriétaires fonciers réticents à l’idée d’accueillir dans leurs murs des toxicomanes ou des sans-abris, une coopérative immobilière est créée. Alterna est ainsi depuis chargée depuis 1995 de répondre aux besoins de développement des associations et e contribuer à mettre en œuvre des solutions novatrices pour l’habitat social.

Jean-Marc Borello va impulser une forte diversification des activités du GROUPE SOS dans les années 2000. La vastitude et la complexité des problématiques sociales poussent le Groupe à élargir ses champs d’action et la profondeur de ses expertises. Les formes d’inégalités qui favorisent l’exclusion sont nombreuses, les savoir faire pour les traiter, spécifiques. Jean-Marc Borello croit en la recherche de l’exhaustivité des approches pour que les réponses apportées soient efficaces.

 

Face aux crises sociales amenées, entre autres, par le chômage de masse qui touche la France, le GROUPE SOS lance en 2001 des entreprises d’insertion et développe des activités d’insertion par l’activité économique. Ces entreprises marquent un tournant dans l’histoire du Groupe, qui se positionne alors dans ce marché concurrentiel de l’insertion professionnelle, avec toujours pour projet la prise en charge de personnes en difficulté. La diversification continuera avec l’accompagnement de la petite enfance, la gestion d’hôpitaux, la prise en charge du grand âge… le GROUPE SOS croît à mesure que le modèle associatif, qui évolue à la croisée entre l’action publique et privée lucrative, démontre son efficacité.

Jean Marc Borello va par ailleurs militer pour la reconnaissance de l’entrepreneuriat social comme réelle filière d’avenir. Premier Président du Mouvement des Entrepreneurs Sociaux (MOUVES), il contribue au quotidien à rendre plus visible et crédible le modèle de l’entreprise sociale. Ses engagements et ses travaux lui valent d’être nommé en 2016 Entrepreneur Social de l’année par la Fondation Schwab à Davos.

 

En 2018, la Ministre du Travail Muriel Pénicaud lui confie la rédaction d’un rapport « Donnons-nous les moyens de l’inclusion ». Dans ce rapport, Jean-Marc Borello renverse la conception selon laquelle le chômage est de la responsabilité unique du demandeur d’emploi. Au contraire, il soutient que dans certains territoires, ce ne sont pas les personnes qui sont éloignées de l’emploi, mais l’emploi qui est éloigné des personnes. Il appelle à adjoindre au concept d’employabilité un nouveau concept, « l’employeur-abilité » qui définit la capacité d’une entreprise à employer – ce qui n’est pas, selon lui, quelque chose de naturel pour les entreprises. Il propose ainsi que les aides à l’emploi puissent accompagner à la fois employeurs et les demandeurs d’emploi : le « parcours emploi compétences » se substitue aux « contrats aidés » en ce qu’ils encadrent les compétences que le demandeur d’emploi pourra acquérir durant sa mission au sein de l’entreprise. Ces compétences seront inscrites dans un contrat qui sera convenu et signé par une tripartite regroupant l’employeur, l’employé et le prescripteur (le plus souvent Pôle Emploi). 

 

Les 19 recommandations de Jean-Marc Borello pour une politique d’inclusion par l’emploi ont aujourd’hui toutes été reprises. 

 

En 2019, le GROUPE SOS a 35 ans. Avec 21 000 salariés, 550 établissements et services répartis dans près de 50 pays, le GROUPE SOS exerce dans 8 secteurs d’activités : Jeunesse, Emploi, Santé, Seniors, Solidarités, Culture, Action Internationale et Transition Écologique. Le GROUPE SOS est aujourd’hui la première entreprise d’intérêt général en Europe avec plus d’un milliard d’euro de chiffre d’affaire. Le GROUPE SOS poursuit la diversification de ses activités et lance la même année le programme 1000 cafés. Ce programme, imaginé par Jean-Marc Borello, vise à ouvrir ou maintenir ouverts des cafés multiservices dans des communes de moins de 3 500 habitants ne comptant plus de commerce. Le Groupe a par ailleurs lancé un certain nombre d’activités transverses permettant de s’appuyer sur les nombreux métiers de ses secteurs. C’est le cas par exemple du Groupe SOS Consulting, qui offre à des organisations publiques ou privées un accompagnement sur des projets à fort impact social, environnemental et économique. En 2020, Jean-Marc Borello impulse la création de l’Impact Tank, un think tank dédié à l’évaluation de l’impact des entreprises, porté par le GROUPE SOS en collaboration avec 4 grandes universités françaises. 

 

Jean Marc Borello est l’auteur de sept publications qui lui valent d’être régulièrement invité à donner des conférences et participer à des débats sur les thèmes du capitalisme d’intérêt général et de l’entrepreneuriat social :

L’entreprise doit changer le monde, éditions Débats Publics, 2019

Choisir son monde, co-écrit avec Hélène Le Teno, éditions de l’Atelier, 2017

Pour un capitalisme d’intérêt général, éditions Débats Publics, 2017

Manifeste pour un monde solidaire, co-écrit avec Jean-Guy Henckel (Directeur du Réseau Cocagnes), éditions du Cherche midi, 2015

Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles, édition Rue de l’échiquier, 2013

L’entreprise du XXIème siècle sera sociale ou ne sera pas, éditions Rue de l’échiquier, 2012

SOS, contre toute attente, éditions Rue de l’échiquier, 2009

 

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